vendredi 1 novembre 2013

"Sculpture by the Sea" in Sydney

Mon voyage en Australie touche bientôt à sa fin, pour cela je dois prendre un vol jusqu'à Sydney, la ville où j'ai vécu mes premiers émois de ma découverte du pays des kangourous. Pour ne pas que la nostalgie me gagne, me voilà partie pour cette magnifique exposition en plein air et gratuite pour tous. "Sculpture by the Sea", est de retour pour une 17e année! Lors d'une marche entre la très en vogue Bondi Beach et la plus discrète Tamarama Beach vous découvrirez des merveilles plus surprenantes les unes que les autres. Du 24 Octobre au 10 Novembre 2013








lundi 28 octobre 2013

Aboriginal Footie Match in Redgum :)





Tous les ans, se déroule la compétition de football australien aborigène de Red Gum, une compétition rassemblant toutes les communautés de Mc Donalds Downs et de ses environs. Cette année, on a pu même remarquer des participants venus tout droit d’Adélaïde. Il faut tout de même préciser que de belles sommes sont proposées aux heureux gagnants de cette compétition de football. Pour que ce week-end soit une vrai réussite, un grand nombre d’activités sont proposées :  on a droit à l’élection du plus beau déguisement de Cowboy ou de Cowgirl, mettant en scène ces petits boutchous fiers de porter l’accoutrement traditionnel australien. Il y a aussi la compétition du plus extravagant utilitaire ou voiture. Pour cela, chacun customise sa voiture aux couleurs de son équipe de football australienne préférée : il y a les Tigres de Richmond (un quartier de Melbourne)  ou les Lions de Brisbane …

 


Toute l’organisation est gérée par la famille Chalmers qui régalera toutes les troupes avec des sandwichs de steak haché de kangourous ou de bœufs locaux soigneusement chassés par Patrick et Billy, les deux employés aborigènes de la famille.
Je peux vous dire que je n’ai jamais autant fait de boulettes de viande de ma vie. Au total, une vache et 5 kangourous ont fini entre les mains agiles de Myriam et de moi meme. Du kangourou, en veux-tu, en voilà?.. nous sommes dorénavant les reines de la boulette.
Viande qui a du être cuisinée à l’occasion pour régaler tous ces sportifs affamés et leurs familles venues les soutenir avec ferveur. Entre un barbecue qui tourne à toute allure, et une queue qui attend sa ration, j’ai pris beaucoup de plaisir à servir tout ce petit monde. Cela me change des clients hautains fréquentant les hôtels de luxe où j’ai travaillé il y a quelques temps. J’ai eu le droit à un merci systématique de la façon la plus innocente et spontanée qui m’est jamais été donné d’entendre, souvenir qui restera gravé dans mon cœur. Merci à eux d’avoir créé une ambiance si joyeuse, mouvementée, assez bordélique, si rare dans notre société blanche si organisée; ça grouille de monde, les enfants heureux vagabondent pieds nus, comme un immense repas de famille sans conformisme. La joie se lit sur les visages, et tout le monde se prête à une jolie pose pour la photographie et pour le plaisir de vos yeux ! Alors ouvrez bien vos mirettes ;)
 







lundi 21 octobre 2013

Eastern Desert Gallery: une Galerie haut de Gamme au coeur de l'Outback



 

Sonja Chalmers gère depuis une dizaine d’années sa Galerie au sein de la ferme de la propriété familiale Mc Donnalds Down. La famille Chalmers installée depuis plusieurs générations a créé ici des liens forts avec de nombreux artistes de la région. Une des artistes aborigènes les plus populaires d’Australie a grandi dans le coin: Emily Kame Kngwarreye. C’est aussi  grâce à la famille d’Emily et les membres de la communauté, perpétuant la tradition de l’Art Local, qu’à ce jour, ces artistes sont exposés dans des galeries de par le monde entier. Ici, ce sont en général les femmes qui peignent; elles ont saisi l’opportunité économique de la montée de l’Art Contemporain pour en faire leur gagne-pain.
  





Sonja organise le travail des artistes; deux schémas sont possibles:
- l’œuvre est commandée par le client qui repère un style et l’artiste qu’il affectionne le plus, sur le site de la Galerie : www.utopianaboriginalart.com.au
-l’œuvre naît de l’inspiration de l’artiste directement.
Sonja prépare le canevas  (une toile de lin) et applique une couche hétérogène sur son fond à l’aide d’un gros pinceau. Elle effectue même le mélange des couleurs qu’elle prépare, et répartit dans des pots en plastique avec couvercle. Par la suite, l’artiste récupère la toile pour effectuer le travail chez elle, ou elle peut se rendre sous l’atelier, un abri en toit de paille à quelques pas de la Galerie. 

 



Nous avons eu la chance de participer à une séance artistique cet après-midi avec Joy, une artiste au talent incommensurable. Ici, pas de travail d’esquisse avant de peindre; Joy saisit un bâtonnet qu’elle trempe dans la peinture acrylique puis l’applique de façon à créer des larmes par centaines, un travail répétitif qui formera au final de jolies fleurs abstraites. Joy nous explique qu’elle a commencé la création lorsqu’elle était petite, avec sa famille; elle froissait des morceaux de soie, les trempant dans la cire et rajoutait des couleurs en suivant les formes devenues durcies. La toile que nous avons vu naître sous nos yeux ébahis, ce sont les Bush Flowers (Fleurs de pays) nous racontera t-elle, mais elle y voit aussi un autre sens; elle imagine des femmes assises en cercle sur le sol, lors d'une cérémonie, dont les peintures corporelles donneraient cette vue aérienne remplie de formes arrondies. Un moment paisible pour tout le monde; sa famille est aussi avec elle, son mari veille au grain et son fils joue gentiment avec son hélicoptère en plastique. 
Cliquez sur le lien suivant pour vivre cette expérience avec nous ! 
<<<< Joy Painting Bush Flowers >>>> 

  


dimanche 13 octobre 2013

Vis ma vie de petite marchande dans le désert australien


Désolée pour le retard de ce nouvel article. En effet, mon mode de vie étant assez radical, il m’a fallu un peu de réflexion pour tout mettre à plat. Mais malgré l’isolement de mon nouveau lieu de vie, j’ai encore la possibilité de vous donner des nouvelles via le net, car ici aucun réseau téléphonique mobile ne capte (bizarre non ;-). 
J’ai décidé il y a deux semaines de partir au plein milieu du désert australien, là où se trouve la Cattle-Station Mt Swan (ferme bovine en terme australien). Alice Springs avait été en quelque sorte un premier pas vers le « Centre Rouge », mais à la ferme de Mt Swan, il n'y a vraiment rien autour, juste d’immenses enclos de vaches, du sable rouge, des bosquets arides, des amonts rocheux et un petit groupe d’invincibles humains : la famille Chalmers installée ici depuis 5 générations. 
  
 
Après avoir contacté plusieurs fermes autour d’Alice Springs, mais en vain, je contacte Sonya C., dont l’accueil téléphonique me paraît dès le début enthousiaste et amical : « Oui, on va vous trouver du travail à la ferme; je vérifie avec Emma qui fait aussi partie de la famille et je vous rappelle ». Après quelques heures d’attente, Sonya me recontacte « No problemo, je viens vous chercher dans deux jours à Alice Springs ». Tout ça m’avait paru trop rapide pour ne pas être louche... Après l’expérience que j’avais eue dans une ferme située à quelques kms de Darwin, travaillant avec un fermier pas très respectueux et plutôt porté sur la bouteille, avec lequel je n'avais pas pu rentrer en réelle communication, je restais sur mes gardes. Mais là, je réalisais assez rapidement que j’étais entre de bonnes mains,  surtout lorsque j’aperçois le 4X4 blanc immaculé qui vient me récupérer et au volant Sonya, ses Santiags aux pieds, une jupe en jean, des lunettes de soleil rétro, bref un look à rendre jalouse n’importe quelle Calamity Jane qui sommeille en nous.
Après des au revoir émouvants avec mes amis d’Alice Springs, Sonya m’accueille avec un grand “WELCOME, please have a seat, sorry we are running late, I don’t like to drive back at night time”. Elle déteste conduire de nuit m’explique t’elle. Après quelques courses, nous voilà parties pour un trajet de 285 km en direction du Nord-Est, sans oublier que la moitié du chemin comprend une route non goudronnée. Nous sommes 4 dans la voiture, côté passager son neveu, un grand gaillard de 16 ans qui nous raconte que la veille, il était au concert de Rihanna à Adélaide. Avec son art de la parole et son dynamisme, c’est comme si on était au concert et d’ailleurs on saura tout sur les ratés de la soirée « Tu imagines, elle est arrivée bourrée sur scène après deux heures de retard ». A 120 dollars la place (moins de 100 euros),  cela fait un peu cher le caprice de star, même pour un fan. 
En chemin, notre conductrice hors-pair prend sa radio, tel un Starky&Hutsh avisé. En effet, nous doublons un camion remorquant une centaine de vaches, et, par prudence, étant donnée l’étroitesse de la route et la poussière environnante, Sonya fait part de sa présence sur la route. 
   

En chemin, une infinité de paysages arides défilent sous nos yeux jusqu’à atteindre à l’horizon les montagnes du East Mc Donnel Ranges que j’avais visitées il y a quelques mois. Après trois heures de trajets, nous voilà enfin arrivés. Je découvre ma chambre dans un préfabriqué attenant à un grand salon que je partage avec plusieurs jeunes qui vivront cette expérience de Woofing. Mes amis d’Alice Springs me manquent déjà mais il faut que j’avance, sans oublier qu’il me manque toujours mes 36 derniers jours de ferme qui me permettront de valider mon 2ème visa en Australie après mon retour en France.     
   


  
En ce qui concerne mon travail ici, pas de rodéo pour moi, ni de traite des vaches. Les vaches sont en autonomie dans les « pâturages ».
Ici je travaille avec Laurène (UK), Myriam (Allemagne) et Rachel (Nouvelles-Zélande) qui s’occupe également des enfants de la ferme. A tour de rôle, nous gérons la boutique, la seule des environs  (une autre appartenant à la famille est située à 50 kms). C’est un endroit  primordial pour les locaux : la communauté aborigène la plus proche traverse quelques 40 kms plusieurs fois par semaine pour se réapprovisionner en nourriture. Emma, la responsable du magasin, est toujours bienveillante avec la clientèle aborigène, se préoccupe de savoir s'ils ont assez d’argent, s’occupe de leurs courriers, les conseille pour s’occuper de leurs bébés et pour se nourrir. Cela fait plaisir de voir cette communauté aborigène vivre sainement, en harmonie avec leur entourage, contrairement à ceux rencontrés à Alice Springs, rongés par l’alcool, les drogues et pourchassés sans cesse par la police. Grâce à Patrick et Billy, les deux employés locaux de la famille Chalmers, j’apprends quelques termes du langage de la tribu Est Aranda. Bonjour se dit « Wooda » ou « Marra » (en roulant les r à l’espagnole), « Alidnetchen » signifie « je m’appelle » et Ounda Ounda Marra pour « Comment vas-tu?». Le terme « Marra » est utilisé dans diverses significations et veut également dire bien-bon-agréable.* NDLR Transcription phonétique.
Le magasin de Mt Swan, remplit ses stocks par réapprovisionnement direct dans les grandes surfaces d’Alice Springs (la famille effectue au moins une fois le trajet par semaine) ou en livraisons (essentiellement pour les produits frais et surgelés). Concernant le courrier, c’est assez folklorique puisqu’un avion vient livrer les lettres tous les vendredis sur le petit aérodrome situé dans la propriété. Pour les ordures, on ne s’embête pas, puisqu’ici tout est brulé dans de grands containers métalliques. Par contre, on recycle tout ce qui est bouteilles de verre et canettes (consignées 10 cts dans le territoire du Nord). Etant donné l’isolement de la ferme, on aurait du mal à imaginer les éboueurs faire 300 kms pour venir chercher les déchets, ça va de soi. Bref, Mt Swan a encore tant de choses à me dévoiler que je vous raconterais par la suite. A vous les studios !